La césarienne, une autre façon de mettre un enfant au monde

Les belles, mais également parfois exténuantes, semaines d’aménorrhée se clôturent par la naissance du bébé. Cet évènement inspire de nombreux sentiments contradictoires aux futures mamans. Bien entendu, elles souhaitent que l’accouchement se déroule au mieux. Elles espèrent que tout se passera bien et pouvoir serrer leur bébé dans leurs bras un sourire béat accroché aux lèvres. Toutefois, pour des raisons médicales avant ou pendant l’accouchement, il est parfois nécessaire de procéder à une césarienne.

La césarienne en Suisse

À l’heure actuelle, le nombre de naissances par césarienne en Suisse s’élève à 32,8 % (Obsan, 2021) et la tendance est à la hausse. Un nombre plus élevé de mamans accouchent par césarienne qu’il y a 10 ans. Toutefois, de telles statistiques prouvent également que les mamans qui font l’expérience d’une césarienne ne constituent pas un cas isolé et qu’il est possible et nécessaire d’en parler.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’efforce de réduire le nombre de césariennes, de promouvoir des méthodes douces pour ce type d’accouchement et de soutenir au mieux les mamans après une césarienne. Selon l’OMS, 10 à 15 % des naissances par césarienne sont médicalement justifiées.
Une césarienne de convenance, qui simplifie l’accouchement pour la future maman, n’est pas considérée comme une intervention chirurgicale médicalement justifiée.

Césarienne planifiée ou d’urgence

Il y a de nombreuses raisons différentes de pratiquer une césarienne. Toutefois, la raison principale doit toujours être de protéger la santé du bébé et de la maman et d’éviter d’importantes séquelles médicales. Dans de rares cas, il se peut qu’un manque d’oxygène aigu dans l’utérus lors d’une naissance par voie basse puisse menacer la santé du bébé. Dans les cas les plus graves, l’enfant peut subir des lésions organiques au cerveau potentiellement mortelles ou présenter des retards de développement par la suite. L’accouchement peut également impliquer des complications chez la maman, qui doivent être traitées le plus rapidement possible.

Il y a autant d’expériences et de ressentis par les femmes concernées qu’il y a de raisons différentes qui justifient une césarienne. Chaque situation est unique et ne doit pas être comparée aux autres. En effet, chaque maman présente une sensibilité émotionnelle et un seuil de tolérance à la douleur différents. En tant que future maman, vous pensez souvent au bien-être de votre enfant avant le vôtre, c’est instinctif. Par conséquent, il est particulièrement important que vous soyez bien soutenue, préparée et que l’opération vous soit expliquée clairement avant un accouchement par césarienne.

Cependant, les césariennes ne sont pas toujours programmées. Lorsque la vie de la maman ou du bébé en danger, une intervention rapide de l’équipe d’obstétrique est indispensable. Dans de telles situations, la césarienne est généralement inévitable. C’est pourquoi il est conseillé aux futurs parents de se familiariser avec cette variante particulière de l’accouchement au cours de la grossesse. N’hésitez pas à demander conseil à votre gynécologue ou votre sage-femme et n’ayez pas peur de poser des questions. Les réponses devraient vous aider à comprendre la procédure et dissiper vos doutes.

Contexte historique : pourquoi « césarienne » ?

Vous vous êtes déjà sûrement demandé d’où vient le mot « césarienne ». Selon l’auteur romain Pline l’Ancien, le célèbre empereur romain Jules César serait le premier homme a être venu au monde par césarienne. Le mot césarienne est dérivé du latin « caesar », qui vient du verbe « caedere » : couper, inciser. Dès lors, le nom César signifierait « couper hors du ventre de la mère ».

Aujourd’hui encore, le terme médical « sectio caesarea » est encore utilisé pour désigner l’accouchement chirurgical. Ce terme a traversé les époques et survécu jusqu’à aujourd’hui. Puisque Jules César serait le premier à être né de la sorte, c’est également lui qui a porté ce nom en premier.

Accouchement par césarienne ou voie basse ?

Tout au long de la grossesse, vous serez suivis, vous et votre bébé, tous les mois par votre gynécologue et votre sage-femme pourra également vous soutenir et surveiller votre état de santé. Tous ces examens assurent la santé de la future maman et le développement naturel de l’enfant à naître. Toutefois, ces examens médicaux sont également d’une importance capitale pour planifier au mieux la naissance à venir du bébé et donc l’accouchement pour la maman. C’est tout particulièrement le cas au cours des dernières semaines d’aménorrhée, lorsque la date du terme approche à grands pas et que la naissance peut arriver à tout moment.

L’accouchement doit se dérouler le plus en douceur possible pour vous et votre bébé. Vous vous êtes préparée et avez appris des mesures efficaces lors de vos cours de préparation à l’accouchement pour gérer les douleurs de l’accouchement et préserver vos forces.

Toutefois, dans certaines conditions, une intervention (par ex. sous la forme d’une opération) s’avère nécessaire. Dans ce cadre, il faut différencier la nécessité absolue de la nécessité relative. Les nécessités absolues, également appelées indications absolues, rendent la césarienne indispensable. Tandis que la nécessité relative offre encore la possibilité au médecin et à la sage-femme d’accompagner l’enfant à travers une naissance naturelle.

Pour se décider en faveur ou contre une césarienne, l’équipe d’obstétrique pèse minutieusement les risques, les avantages et les inconvénients afin de pouvoir prendre une décision en toute connaissance de cause.

Raisons qui justifient une césarienne

Les raisons les plus courantes qui justifient une césarienne sont :

  • Présentation transversale ou en siège du bébé, où l’enfant a la tête en haut et où le siège ou les pieds se trouvent près de sortie de l’utérus.
  • Accouchement retardé ou travail à l’arrêt
  • Modifications du rythme cardiaque du bébé qui mettent en danger la vie de celui-ci pendant l’accouchement
  • Procidence ou réel enroulement du cordon ombilical avec un risque de manque d’oxygène pour le bébé
  • Naissances multiples, bien que les enfants puissent également venir au monde par voie basse lors d’une grossesse gémellaire
  • Infections bactériennes dans l’utérus
  • Déformation du bassin maternel
  • Grave handicap connu du bébé
  • Suspicion de déchirure de l’utérus pendant les contractions
  • Évolution grave d’une hypertension gravidique (syndrome HELLP)
  • Aggravation aiguë de la situation métabolique de l’enfant
  • Décollement prématuré du placenta, si bien que le bébé ne reçoit plus suffisamment d’oxygène, par exemple suite à un accident ou une chute.

En outre, il existe bien entendu d’autres raisons personnelles ou non en faveur d’une césarienne.

Se préparer à une césarienne

De manière générale, on distingue les césariennes primaires des césariennes secondaires. Une césarienne primaire (ou planifiée) vous offre l’opportunité de bien vous préparer en tant que parent, ce n’est malheureusement pas le cas d’une césarienne secondaire (ou d’urgence).

Lors d’une intervention planifiée, vous savez à l’avance que votre enfant viendra au monde à l’aide de cette opération. La décision est prise par le médecin qui vous suit et pour des raisons médicales.

Avant une césarienne primaire, vous recevrez un document à lire et signer qui explique en mots et en images le déroulement de l’intervention et les risques éventuels. Le langage utilisé est volontairement compréhensible, également pour les profanes en médecine. Toutefois, des termes médicaux se cachent malgré tout dans le document explicatif. Ensuite, l’équipe en charge de l’opération peut fixer la date à laquelle votre bébé viendra au monde et planifier votre césarienne dans le planning de l’hôpital.

Même si vous souhaitez mettre au monde votre bébé de façon naturelle, vous devriez tout de même vous familiariser avec ce qu’il y a à savoir au sujet des césariennes. En effet, il se peut qu’il soit nécessaire de pratiquer une césarienne non planifiée lors d’un accouchement naturel, et même une césarienne d’urgence dans des cas plus rares.

L’avantage d’une césarienne primaire est que vous pouvez poser toutes vos questions au préalable à votre médecin ou votre sage-femme. Cela permet de calmer vos inquiétudes avant la césarienne voire de les dissiper entièrement.

Les meilleurs conseils pour se préparer

  • Lisez calmement le document explicatif à la maison.
  • N’hésitez pas à poser des questions à votre médecin à la prochaine occasion s’il y a des choses que vous n’avez pas totalement comprises.
  • Demandez la définition ou la traduction des termes médicaux.
  • Impliquez votre partenaire, car lui aussi a probablement des questions et besoin d’informations complémentaires pour calmer ses inquiétudes. Vous pouvez vous soutenir mutuellement.
  • N’hésitez pas à contacter d’autres couples dont l’enfant est né par césarienne.
  • Formulez les désirs que vous souhaitez adresser au médecin, à la sage-femme et à l’équipe chirurgicale. Finalement, la naissance de votre bébé par césarienne reste un évènement unique.
  • Pour commencer l’allaitement avec succès, précisez clairement que vous souhaitez mettre votre enfant au sein directement (avant même l’examen physique).
  • Définissez au préalable si votre partenaire peut être présent pour la naissance et sous quelles conditions.
  • Gardez tous vos documents médicaux sous la main pour le rendez-vous avec l’anesthésiste. Un dossier médical complet réduit les risques liés à l’anesthésie.

Marche à suivre après une césarienne

Le médecin traitant détermine combien de temps vous devez rester à l’hôpital après une césarienne en fonction de votre état de santé. L’adaptation de votre bébé au monde extérieur et son développement constituent également un critère décisif. En moyenne, les jeunes mamans restent trois à sept jours à l’hôpital après une césarienne.

Les coûts de la césarienne sont en partie pris en charge par la caisse-maladie. Si vous avez une assurance médicale privée, les montants peuvent varier. Nous vous invitons à vous renseigner auprès de votre caisse-maladie. L’assurance de base couvre le coût d’une césarienne médicalement nécessaire. En cas de césarienne désirée sans nécessité médicale, l’assurance maladie peut refuser de payer les frais supplémentaires par rapport à l’accouchement par voie basse.

Avant d’autoriser la sortie de la maman, les éléments suivants seront contrôlés : repositionnement de l’utérus et lochies, guérison de la cicatrice, ainsi que la poitrine et la production de lait chez les mamans qui allaitent. Le bon fonctionnement de la vessie est également essentiel, car elle peut encore être irritée à cause de l’épidurale. De même, la fréquence des selles doit être à nouveau normale et la pression artérielle ainsi que le pouls doivent être stables. Vous serez vous-même suivie et traitée par un gynécologue, qui communiquera étroitement avec le pédiatre de votre bébé.

En ce qui concerne votre bébé, le pédiatre effectuera des examens, appelés examens de prévention, à des dates prédéfinies. Les résultats sont marqués dans le carnet de santé de votre enfant. Dans ce cadre, les réflexes de votre enfant sont contrôlés, car ils constituent une condition requise pour un développement sain de l’enfant. En outre, les tétées et les excréments du nouveau-né sont surveillés. Garder l’enfant bien au chaud permet d’assurer une bonne évolution de son poids.

Le pédiatre surveille également la couleur de la peau du bébé. Une légère coloration jaunâtre lors des premiers jours constitue un symptôme courant d’une jaunisse chez le nouveau-né. Il s’agit d’un phénomène qui provient du foie encore immature. La bilirubine, un pigment orangé, est alors stockée dans les cellules de la peau Selon l’intensité, la diminution du taux de bilirubine dans le sang peut être soutenue par une luminothérapie UV dans des petits lits chauffants. Une fois que la valeur se situe à nouveau dans la moyenne, le bébé peut rentrer à la maison.

Préparer sa valise pour une césarienne

Les articles dont vous avez besoin pour votre séjour à l’hôpital après une césarienne sont un peu plus nombreux que pour une naissance par voie basse. Vous avez besoin de vêtements, pyjamas et articles de soin pour vous et votre bébé, sans oublier des vêtements adaptés pour le jour où vous sortirez de l’hôpital.

Après l’accouchement, vous allez peut-être transpirer plus que d’habitude à cause des changements hormonaux qui s’opèrent après la grossesse. De ce fait, prévoyez suffisamment de vêtements de rechange. Dans l’idéal, nous vous conseillons de mettre des chemises de nuit, car elles sont confortables et ne risquent pas de frotter la cicatrice. Il existe des chemises de nuit spéciales avec des boutons qui permettent de mettre votre enfant au sein confortablement à tout moment.

Puisque la cicatrice de l’opération est sensible et doit guérir correctement, il est conseillé d’emporter des sous-vêtements confortables et surtout respirants à l’hôpital. En outre, ils doivent pouvoir être lavés à 60° minimum. Pour les premiers jours, les culottes jetables sont idéales. Elles sont constituées d’un filet doux et peuvent être éliminées en toute simplicité après avoir été portées.

L’hôpital vous met à disposition des serviettes hygiéniques pour absorber les lochies. Pour le trajet retour, vous pouvez également prévoir des protections hygiéniques dans votre valise pour la maternité.

Le port d’un soutien-gorge d’allaitement est particulièrement important pour la montée de lait après la césarienne, car il permet de soulager la poitrine sensible. Un soutien-gorge d’allaitement doit être de préférence en coton et à la bonne taille, voire un peu trop grand. Ici aussi, vous aurez besoin de deux soutiens-gorges par jour, car pendant les premiers jours les montées de lait indésirées sont fréquentes. Cela permet la préparation du lait maternel en quantité suffisante. Afin d’absorber le surplus de lait indésirable, nous vous invitons à utiliser des coussinets d’allaitement jetables ou des coquillages à l’hôpital et des coussinets lavables une fois rentrée à la maison.

Pour vous déplacer dans l’hôpital, notamment pour les différents examens, vous aurez besoin d’un peignoir, de pantoufles et de chaussettes. Ici aussi, il faudra veiller à choisir la bonne taille.

Les articles de bain tels que les essuie-mains et les gants de toilette sont fournis dans la plupart des hôpitaux. Toutefois, les articles personnels tels que le shampoing, gel douche et surtout brosse à dents et dentifrice ne doivent pas manquer dans la trousse de toilette.

Pour le jour de la naissance, vous devez avoir un kit de soin pour votre bébé et des langes pour nouveau-né.

Déroulement et durée d’une césarienne planifiée

En Suisse, actuellement plus d’un enfant sur trois naît par césarienne, c’est pourquoi le déroulement de cette opération est standardisé. Après les entretiens préparatoires avec les médecins, vous êtes généralement admise à l’hôpital la veille de l’opération en stationnaire. La veille au soir, vous ne pouvez pas manger afin d’être à jeun pour l’opération. Dans le cas contraire, les restes de nourriture pourraient engendrer des complications dans le cadre de l’anesthésie.

Avant l’opération, une canule est placée dans votre veine et un cathéter dans votre vessie. Cela permet d’éviter de blesser la vessie pleine lors de l’incision. Ensuite, la zone du pubis et du ventre sont rasées.

Une fois que les étapes de préparation sont terminées, l’anesthésie peut commencer. De ce fait, les nerfs de la moelle épinière sont endormis à l’aide de la canule. Contrairement à l’anesthésie générale, l’avantage est que la substance utilisée pour l’anesthésie se retrouve uniquement dans le système circulatoire de la maman et pas dans celui du bébé.

Puisque la zone de l’opération est cachée par un drap, vous n’êtes pas en mesure de voir l’opération. Généralement, votre partenaire se trouve à vos côtés et peut vous soutenir émotionnellement. Tout comme vous, il est probablement submergé par une marée d’émotions en assistant à la venue au monde de son enfant. Sur demande, il est également parfois possible de suivre la naissance sur un écran.

Après avoir désinfecté la zone du ventre, l’opérateur effectue une incision d’environ 12 cm de long sur le bas du ventre afin que la cicatrice soit la plus discrète possible par la suite. Après avoir coupé toutes les couches de peau et de muscles, le médecin doit glisser un peu la vessie sur le côté, car elle se situe devant l’utérus. De cette manière, il peut ouvrir l’utérus à l’aide d’une incision minimale. Cette incision est étirée avec les doigts, jusqu’à être assez grande pour extraire le bébé par cette voie. L’étirement de l’incision de l’utérus à l’aide des doigts constitue la méthode douce de la césarienne qui permet d’avoir d’autres grossesses ultérieures sans problème.

Une fois que le bébé est sorti de l’utérus, le cordon ombilical peut être coupé. Il s’agit d’un moment émouvant pour la maman et le papa, qu’ils ont attendu avec impatience. Bien emmailloté, vous pouvez à présent prendre votre nouveau-né dans vos bras. Les parents voient leur enfant pour la première fois et peuvent apprendre à se connaître au calme. La vie de famille commence.

Pendant ce temps, l’opérateur enlève le placenta de l’utérus. Avec la délivrance du placenta par la dissolution de la muqueuse utérine, la période du post-partum commence pour vous. Pendant que vous admirez votre bébé et profitez des premiers moments passés ensemble, le médecin recoud minutieusement les plaies. Le matériel de suture moderne se dissout tout seul après quelques semaines.

Après le premier examen du bébé, vous serez tous les deux conduits dans le service de maternité. Ici, vous pouvez récupérer de l’opération et découvrir votre nouvelle vie de maman. Les sages-femmes et autres soignants sont là pour vous aider.

Votre vie de jeune maman

Pendant que vous recevez les premières visites de votre famille, le personnel de l’hôpital prend soin de vous. Une sage-femme vous rend visite quotidiennement et est disponible pour vous aider. Elle surveille vos lochies et contrôle vos plaies. Elle jette également un œil à votre poitrine et vous offre une aide professionnelle en cas de mises au sein ou montées de lait douloureuses. Un physiothérapeute vous fera faire de petits exercices de mobilité, afin d’éviter une phlébite. Cela signifie vous lever pour la première fois à l’hôpital avec de l’aide et marcher quelques pas pour aller aux toilettes par exemple. En outre, des petits mouvements des pieds et des mains permettent de stimuler le flux sanguin dans les veines. Le port de bas de compression contribue également à éviter les thromboses (obstructions veineuses). Avant de vous laisser rentrer à la maison, les médecins ou le personnel soignant vous expliqueront ce qu’il est conseillé de faire après votre sortie de l’hôpital.

Dès votre sortie de la maternité, une sage-femme vient à votre domicile pour surveiller votre état physique, émotionnel ainsi que la santé de votre bébé. Cette prestation est habituellement intégralement remboursée par les caisses-maladies, auprès de laquelle il vous est tout de même conseillé de vous renseigner. Les visites à domicile régulières permettent un suivi de l’allaitement, de la prise de poids de bébé ainsi que de la cicatrisation et des lochies. De cette façon, vous pouvez également recevoir de précieux conseils sur comment prendre soin de votre bébé et soigner correctement votre cicatrice. La sage-femme vous fera également faire des exercices pour stimuler la rétraction de l’utérus.

Vous pouvez poser toutes vos questions, même les plus personnelles, à votre sage-femme, par exemple pour savoir combien de temps vous aurez mal, quand est-ce que vous pourrez reprendre un bain et combien de temps attendre avant d’avoir à nouveau des rapports sexuels. Le début de l’allaitement peut être un peu retardé ou cahoteux après une césarienne. Pour cela aussi, votre sage-femme est à vos côtés pour vous épauler.

De manière générale, une césarienne ne devrait pas changer ou influencer fortement votre vie. Après une convalescence et une période de repos transitoire, vous pourrez à nouveau courir et faire du sport. Vos activités sportives doivent toutefois être adaptées à votre niveau d’entraînement et être plus douces pour la reprise. N’oubliez pas que votre plancher pelvien est affaibli et qu’il ne pourra être à nouveau renforcé qu’à partir du 3e mois qui suit l’accouchement à l’aide de la gymnastique périnatale dans un cabinet de sage-femme ou chez votre kiné.

Le port d’une ceinture abdominale peut constituer un support temporaire après une césarienne. Toutefois, la ceinture n’est pas médicalement justifiée et peut même s’avérer néfaste à long terme, car elle ne permet pas aux muscles de se reconstruire correctement, puisqu’ils sont trop soutenus.

Après un délai de six mois à un an, vous pouvez à nouveau tomber enceinte sans restriction et agrandir votre famille. Une naissance par voie basse est également possible après une césarienne.

Questions essentielles concernant la césarienne

Quels sont les avantages et les inconvénients d’une césarienne ?

Puisque la césarienne est une opération chirurgicale qui remplace la naissance naturelle d’un bébé, l’objectif d’une césarienne est donc principalement d’assurer la sécurité de la maman et de l’enfant. Il s’agit de protéger une maman malade ou fortement affaiblie ou un nouveau-né handicapé ou perturbé dans son développement. L’avantage de ne pas être douloureux que de nombreuses femmes attribuent à la césarienne ne reflète pas vraiment la réalité, car les douleurs sont juste décalées. Alors que la douleur est occultée par l’anesthésie et l’analgésique pendant l’opération, une douleur post-opératoire apparaît par la suite avec une limitation de la mobilité.

Dans la plupart des cas, les inconvénients surpassent les avantages et présentent des risques conséquents pour la maman et l’enfant. Il faut donc procéder à un examen détaillé avant d’opter pour une césarienne. Ce doit être un choix éclairé et particulièrement réfléchi. Une césarienne doit uniquement être effectuée en cas de nécessité absolue.

Inconvénients éventuels de la césarienne pour la maman :

  • Perte de sang plus importante pendant et après l’opération
  • Formation de petits caillots de sang, tissu cicatriciel et adhérences
  • Dégradation des cellules musculaires et nerveuses dans la zone du bas ventre
  • Douleurs post-opératoires et engourdissements avec une limitation de la mobilité après l’opération
  • Faiblesse physique
  • Difficultés à tisser un lien avec l’enfant
  • Complications pour commencer l’allaitement

Inconvénients éventuels de la césarienne pour l’enfant :

  • Absence du travail avec les contractions qui entraînent les muscles et les tendons
  • Faiblesse du système immunitaire en l’absence de la première colonisation avec le microbiome maternel
  • Tissage du lien avec la maman plus difficile
  • Allaitement naturel complété par des substituts au lait maternel à cause d’un début d’allaitement plus difficile
     

Quels sont les maux et les risques liés à une césarienne ?

Les douleurs post-opératoires restent aiguës environ cinq à huit jours chez la plupart des femmes. Après cela, les douleurs diminuent progressivement et il est à nouveau possible de bouger. Toutes les femmes ont besoin d’aide dans les premiers jours qui suivent l’opération pour prendre soin d’elles et s’occuper de leur enfant.

Grâce à la modernisation de la médecine et des procédures chirurgicales, les risques liés à une césarienne ont été drastiquement réduits.

Risques essentiels et complications possibles :

  • Thrombose ou embolie avec l’obstruction d’un vaisseau sanguin
  • Problèmes liés à l’anesthésie
  • Blessure des organes voisins tels que la vessie, l’uretère et l’intestin
  • Infection de la plaie avec inflammations et douleurs
  • Séquelles esthétiques à cause de la déplaisante cicatrice
  • Troubles de la sensibilité et engourdissements sur le long terme à cause de la cicatrice
  • Problèmes d’attachement et difficultés à tisser un lien entre la maman et l’enfant
  • Perturbations dans la relation d’allaitement
  • Troubles de stress post-traumatique
  • Infertilité à cause de tissu cicatriciel dans l’utérus
  • Risque de défaillance du placenta lors d’une grossesse ultérieure
     

Comment soigner sa cicatrice après une césarienne ?

En salle d’opération, la plaie est soit recousue avec un fil qui se dissout de lui-même, soit refermée à l’aide d’une colle pour tissus moderne. Les deux variantes exercent un effet positif sur la cicatrisation et la cicatrice sera par conséquent plus discrète.

Au cours des premiers jours qui suivent l’intervention chirurgicale, la plaie est soignée par le personnel médical ou soignant. Dans ce cadre, le personnel veillera à effectuer un travail propre et recouvrir la plaie de manière stérile. Tout cela afin d’éviter les infections qui pourraient entraver la bonne cicatrisation.

Après votre sortie de l’hôpital, une infirmière contrôlera la cicatrice quotidiennement. Dans un premier temps, la cicatrice parait encore très sombre et charnue, mais elle va s’estomper avec le temps.

Une fois que la croûte est tombée et que le fil s’est dissout, vous pouvez enduire la cicatrice quotidiennement avec une huile de soin naturelle et de qualité. Cela exerce un effet réparateur et conserve l’élasticité de la cicatrice. Il existe également des produits spéciaux disponibles en pharmacie pour prendre soin de la cicatrice durablement, ils ne sont toutefois pas nécessaires, car les composants ressemblent fortement à ceux de l’huile. Les pommades pour le traitement et la guérison des plaies conviennent tout aussi bien. Utilisez ce moment de soin quotidien pour vous familiariser avec votre cicatrice et apprendre à vous aimer telle que vous êtes, et par conséquent soigner également la blessure intérieure que vous pourriez avoir.

La cicatrice dermatologique supérieure guérit plus rapidement que les blessures au niveau des couches de tissus intérieures. Ne portez surtout pas de lourdes charges lors des premières semaines de votre post-partum afin que les couches de tissus de la musculature ventrale et votre plancher pelvien puissent se stabiliser.

Dans un premier temps, vous ne devez pas exposer votre cicatrice extérieure aux rayons du soleil et éviter les sous-vêtements qui pourraient exercer une pression sur la cicatrice.
 

Que puis-je faire pour que mon allaitement se passe au mieux après une césarienne ?

La naissance par césarienne n’est pas un frein à un allaitement réussi. Selon le type d’anesthésie, le début de l’allaitement peut s’avérer hésitant après une césarienne, car la maman et l’enfant sont encore un peu sonnés de l’opération. Mettez votre bébé au sein dès qu’il commence à faire des mouvements avec sa bouche. Toutefois, ne vous mettez pas la pression, ni à vous ni à votre bébé. Vous avez tout le temps nécessaire pour apprivoiser ensemble et calmement l’allaitement les jours qui suivent.

Le peau à peau et la proximité de manière générale peuvent vous permettre de tisser un lien étroit avec votre enfant, ce qui s’avère parfois plus difficile après une césarienne. Laissez-vous aider aussi longtemps que nécessaire pour la mise au sein, jusqu’à ce que vous vous sentiez en confiance. Essayez plusieurs positions d’allaitement pour trouver celle qui vous convient le mieux.

Après une césarienne, l’allaitement couché est généralement plus confortable, et ce, avec les jambes du bébé dirigées vers votre tête. De cette façon, la zone sensible de la cicatrice chirurgicale est hors de la « zone de gigotements » et donc protégée. Si vous optez pour l’allaitement assis, soulagez votre cicatrice chirurgicale en surélevant vos jambes sur un coussin ferme, un petit tabouret ou un repose-pieds.

Si vous ne pouvez pas être avec votre enfant, parce qu’il est né trop prématurément ou qu’il a dû être emmené dans une clinique pédiatrique spécialisée, faites en sorte d’être conduite auprès de lui le plus rapidement possible. Commencez à utiliser le tire-lait dans les plus brefs délais pour stimuler la production de lait maternel. Une fois rentrés à la maison, profitez également du calme et des moments passés avec votre enfant. Vous devez récupérer d’une opération lourde, et les tâches ménagères ne doivent pas être une priorité pour le moment.

Informations sur l'auteure :

Juliane Jacke-Gerlitz est infirmière diplômée. Elle travaille depuis plus de dix ans auprès de jeunes mamans, notamment en tant que conseillère en lactation. Actuellement, elle travaille en tant qu'auteure médicale et conseillère psychologique. Juliane Jacke-Gerlitz est mariée depuis 22 ans, mère de huit enfants et vit avec sa famille à Halle.

Conseil spécialisé et rédaction : Birgit Laue, sage-femme et enseignante médicale, responsable PR diplômée, auteure